Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
XADA POLITICUS
XADA POLITICUS
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
18 janvier 2008

Refondation ou démagogie ?

Sans_titre« Les gens détournent par-ci, détournent par-là, ils font des rackets par-ci, des rackets par-là. Les policiers ont " gâté " leur nom parce que tout le monde les voit. Mais ils ne sont pas les seuls à racketter. Quand tu vas dans un bureau et qu’on te prend de l’argent pour faire un papier auquel tu as droit, c’est du racket. On voit tout et on entend.... On entend ici, un tel vole dans la direction qu’on lui a confiée, un tel vole sur la route, mais quand nous volons, c’est nous-mêmes que nous volons. J’entends le peuple gronder, pleurer. Mais il faut que le peuple comprenne que ce n’est pas parce que je suis sourd ou aveugle. Je ne suis ni sourd ni aveugle. Un chef, il se donne une priorité, ma priorité aujourd’hui, c’est de ramener la paix, ma priorité, c’est de faire les élections qui vont mettre un terme définitif à la crise. Je ne peux pas courir après deux écureuils ». Ces propos tenus par Gbagbo le 9 janvier à Assikoi sont empreints de mauvaise foi et de naïveté. S’il ne peut mettre fin à la corruption généralisée dans le pays, il peut au moins faire le ménage au FPI et parmi ses collaborateurs.

Il prétend ne pas pouvoir courir deux écureuils à la foi. Nous savons très bien qu’il ne dispose pas du don d’ubiquité. N’étant pas l’alpha et l’oméga, il dispose donc dans l’appareil de l’état de nombreux collaborateurs pour le seconder, dont le procureur Tchimou. Ses propos sont très clairs, sa priorité, c’est de faire les élections, de les gagner, donc de rester au pouvoir. Les souffrances et les frustrations de ceux qui l’ont porté au pouvoir, au prix de mille sacrifices sont secondaires.

Il prétend voir et entendre ce qui se passe, mais ne fait rien au nom de la recherche de la paix. De quelle paix parle t il ? La paix dans la misère, dans la frustration ? Dieu seul le sait. Ce n’est pas la première fois que Gbagbo voit et entend. Il voyait aussi avant le 19 Septembre 2002, le dos des nageurs, les comploteurs tapis dans l’ombre, mais n’a rien fait pour assurer la sécurité du pays. Il avait à cette époque là comme aujourd’hui, d’autres priorités : sécuriser le budget de l’état entre autre, en oubliant de sécuriser le pays dans lequel se trouve celui ci. On croirait avoir affaire à un apprenti sorcier, dont les choix prioritaires s’avèrent catastrophiques pour le peuple. Sa vision pour la filière Café-cacao est un exemple d’échec total. Il ne réalise pas que la première des priorités, est la volonté populaire.

L’argument de la recherche de la paix ne saurait justifier toutes les dérives auxquelles on assiste au FPI. Si Gbagbo ne peut mettre de l’ordre dans son propre parti, en écartant et sanctionnant les kleptomanes comme il le réclamait à Houphouet, c’est qu’il n’est pas apte à gérer le pays. La paix, la vraie paix, ce n’est pas l’absence de guerre, car il ne peut avoir de véritable paix – celle des cœurs et des esprits- sans justice sociale. Gbagbo se fourvoie totalement, il se trompe quand il croit qu’au nom de la lutte contre les néo colons, le peuple est prêt à tout accepter et tout lui passer. Le peuple gronde pour le moment, mais sa patience est à bout. Les blessures seront très profondes quand il se mettra à mordre, et la chute du FPI sera mille fois plus douloureuse que celle du PDCI, si rien n’est fait pour changer les choses.

Gbagbo se laisse griser par les vivats de la foule, il se croit indéboulonnable parce qu’il à politiquement survécu à Chirac. Bédié, quelques semaines avant sa chute était aussi accueillit à chacun de ses déplacements par les vivats de la foule. Pour un chef d’état africain, se faire acclamer par la foule ne veut rien dire, car il peut chuter le lendemain.

Dans son éditorial du jeudi 18 octobre 2007, Jean-Baptiste Akrou, pour le conclure avait écrit ceci : « Les ivoiriens attendent de Gbagbo qu’il frappe fort tous ceux qui se seront rendus coupables dans la gestion des biens publiques ». Effectivement, Le peuple attend de Gbagbo une vigoureuse action. Mais, une question nous vient à l’esprit. Aura-t-il la force de caractère d’un Sankara, qui sévissait dans son camp, et même dans sa propre famille ? Ou servira t il du menu fretin au peuple en épargnant son plus proche entourage ?

Grisé par les vivats et "les griots", il est en train de perdre la seule chose qui faisait sa valeur aux yeux du peuple : sa virginité politique, qui peu à peu est rongée par les charognards qui l’entourent. Le dicton populaire nous enseignant que : « qui s’assemblent, se ressemblent », rien ne nous dit pour l’instant qu’il ne participe au festin des vautours. Ferait-il parti de la classe des bons opposants, qui une fois au contact du pouvoir deviennent de mauvais dirigeants, en reniant leurs idéaux, trompant ainsi le peuple ? Gbagbo, bon opposant et mauvais président ? Seul le temps peut répondre à cette question.

Le constat est donc très clair : Gbagbo est incapable de faire ce qu’il réclamait dans l’opposition, à corps et à cris, à feu Houphouët. Ce dernier, aujourd’hui, face à toutes les génuflexions de Gbagbo, pour se maintenir coûte que coûte au pouvoir, même en reniant ses principes, doit bien rigoler dans tombe.  

Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité