ESCROQUERIE POLITIQUE : LE CAS SEKOU TOURE
Sékou Touré, lui, ne ment pas : il est le mensonge. Peut-on mentir à soi-même ? Impossible ! Et pourtant, pourtant Sékou a menti à lui-même.
« L'indépendance, Président, quand est-ce que ça va finir ? », lui demanda un jour une vieille femme, lors d'une de ses rondes à l'intérieur du pays. « Depuis le départ des Blancs, je n'ai pas mangé de sucre », poursuivit la vieille femme, appuyée sur son bâton. Sékou se contenta de la regarder, ne sachant que répondre : il souriait mais ses yeux lançaient des flammes. Sa suite était gênée, embarrassée. Pris au dépourvu, lui le verbeux, il battit en retraite. Ce n'est pas seulement la vieille qu'il a fuit, mais la région administrative qu'il visitait ce jour-là.
La promesse n'a pas été tenue et la question de la vieille Guinéenne n'est qu'un implacable constat : Sékou n'a tenu aucune de ses promesses. Aux ouvriers, il disait : « les Blancs vous payent mal ; aidez-moi à les chasser, vous aurez le même salaire qu'eux ». Quel ouvrier n'aurait-il pas voté pour lui ? Sa méthode la plus désarmante pour convaincre les Guinéens, les réduire à sa cause afin qu'ils le portent et dans leur bras et dans leur cœur, était de se coucher par terre devant un chef de canton ou devant un notable influent et de dire : « Je suis orphelin, je suis pauvre, au nom d'Allah et de son Prophète, aidez-moi, votez pour moi. »
Le texte ci-dessus est un extrait du livre-témoignage du lieutenant-colonel Camara kaba, officier de l’armée guinéenne et intitulé : Dans la guinée de Sékou Touré : Cela a bien eu lieu.
Comme la vieille dame, le peuple ivoirien accablé de souffrances, demande à Gbagbo : « La refondation, Président, quand est-ce que ça va finir ? »