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XADA POLITICUS
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16 décembre 2009

De charybde en Scylla

GbagboCela fera bientôt une année, que j’ai arrêté toute activité sur ce blog, étranglé par une nausée provoquée par l’atmosphère politique pestilentielle,  qui règne dans ce pays en état de putréfaction avancé. Entre temps, que d’eau, que d’eau ont coulées sous les ponts, mais rien n’a fondamentalement changé, dans la république bananière et cacaoyère de Côte d’ivoire. Les rebelles sont toujours là et en armes. Les refondateurs, manipulateurs et menteurs continuent à s’engraisser sur le dos de ceux qui les ont mis là où ils sont. La classe politique corrompue et égoïste continue sa sorcellerie.

Nous notons toutefois quelques revirements de situation. Gbagbo, qui il n’y a pas si longtemps disait qu’il fallait aller aux élections vite, vite, selon ses propres mots, nous pond aujourd’hui autre chose : "Si on ne fait pas d’élection le 29 novembre, ça fait quoi ?" Notre très "fantasque" Venance Konan, lui a répondu -télécharger_ici- avec impartialité. Gbagbo vient donc de changer de priorité. Il affirmait auparavant, qu’elle consistait à sortir de la crise par les élections. Tout porte à croire qu’il vient de réaliser que sa réélection, n’est plus si évidente que cela, tant le discrédit qui le frappe, lui et son parti, le FPI, est immense parmi ses anciens supporters.

Le RHDP l’emportera s’il présente un unique candidat à l’élection présidentielle. La liste électorale est en effet truffée d’usurpateurs. Des personnes qui se sont toujours présentés comme Burkinabés, maliens et autres sont devenues brusquement baoulés ou khorogolais… Bref, leurs mères devenant par enchantement ivoiriennes. Ces cas de fraudes massifs se comptent par milliers, peut être même par millions? Le FPI, trop occupé à voler l’argent de ceux qui l’ont mis là où il est, n’a rien fait pour éviter cette situation, car tout ceci s’explique par un seul mot : corruption. Tout s’achète et se vend dans ce pays pourri : extraits de naissance, attestations d’identité, certificats de nationalité, passeports etc. etc. Des ivoiriens, trafiquants de drogue avaient été arrêtés en Chine il ya de cela quelques années. Vérification faite, ils étaient tous nigérians de pères et ivoiriens de mères. Après interrogatoires, leurs prétendues mères ne l’étaient pas. Ils les avaient payées pour se faire établir de vrais-faux papiers.

Nous avons aussi eu droit à un aveu d’enrichissement illicite, des pontes du FPI, de la bouche même de notre très "cher leader" : « Si moi je ne suis pas élu, vous fortune, vous les perdrez. Vos fortunes sont protégées parce que je suis au pouvoir. Vous êtes tous devenu riches, arrogants, je ne vous reconnais plus ». Nous non plus, on ne le reconnaît plus ! Mais, que croit-il ? Qu’il restera éternellement au pouvoir pour protéger des fortunes issues d’enrichissements illicites? Assurément, la chute du FPI sera très, très douloureuse, car ils ne rendront pas compte, seulement à leurs adversaires, mais surtout à leurs partisans. Gbagbo a moins à craindre des néo-colons et de leurs  rebelles que de ses propres partisans. Il a oublié une chose que tout le monde sait en Côte d’ivoire : « Celui qui peut arranger, peut aussi gâter »

Dans l’opposition, il écrivait dans son livre, « Pour une alternative démocratique » : «Du fait de la déresponsabilisation des citoyens par le parti unique, tout le monde commence à trouver normal, légitime, que l’on devienne multimillionnaire en l'espace de quelques mois du fait que l'on est placé à des postes de responsabilité dans l'appareil d’Etat. Et c’est là le drame. Il ne peut pas être pardonné au PDCI d’avoir élevé notre peuple dans le goût du luxe, de l’enrichissement facile et illicite. Des fortunes que, sous d’autres cieux, des femmes et des hommes ont mis des générations à bâtir, ces fortunes-là, des personnes les ont bâties en quelques années de postes ministériels. » Nous non plus, qui avons bravés les balles des forces obscures coloniales, pour maintenir Gbagbo et sa clique, ne lui pardonnerons jamais d’avoir renié ses propres principes,  en cultivant un goût prononcé pour le luxe, l’enrichissement facile et illicite. Bouhoun Bouabré, ex-ministre des finances du FPI, était prêt à signer un chèque de 2,5 milliards de francs, pour acquérir la résidence de feu Angoua Koffi, ex-dg de la douane- qui abrite actuellement les locaux de la CEI, route du zoo-, si l’un des héritiers n’y avait pas fait opposition. D’où vient l’argent ? De sa grand-mère ?

Le pouvoir acquis, Gbagbo nous sort une nouvelle théorie en totale contradiction avec celle développée dans son livre : « Ce phénomène n’est pas nouveau. En ce qui me concerne, je n’ai aucun problème. Il est vrai qu’avant je touchais 300 000 voire 400 000 et qu’aujourd’hui je gagne 8 millions et demi. Par rapport à cela, je me considère comme riche (...) Le problème d’enrichissement est cyclique. On a vu des gens dans ce pays à vélo. Un an après, on les a vus riches. Après la proclamation de l’indépendance, on a vu des jaguars débarquer à Abidjan et les premières maisons en marbre être construites. C’est vous dire que je ne suis pas du tout dérangé par le phénomène de l’enrichissement, qui est cyclique. Des gens pauvres et misérables sont devenus brusquement riches sous nos yeux. La roue tourne ». La roue tourne ! Elle tourne et elle tournera très bientôt, quand sonnera le glas pour ces pseudo-socialistes, manipulateurs, menteurs et voleurs…

« Il y a cinq ans, les 6, 7, 8 et 9 novembre 2004 se produisaient des événements parmi les plus douloureux et les plus traumatisants de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Des Ivoiriens aux mains nues ont été les victimes de la force française Licorne sur différents sites : corridors de Daloa et de Guessabo, aéroport de Port-Bouët, pont Général De Gaulle, pont Félix Houphouët-Boigny, et esplanade de l’hôtel Ivoire. Au total, 90 morts et 2537 blessés dont une centaine de handicapés à vie ». Ces mots sont de Laurent Gbagbo, le même qui avait publiquement félicité et remercié la force licorne pour son action en Côte d’ivoire, quelque temps après ces tueries sauvages.

La nouvelle tactique du grand stratège suprême ? La corruption. Il l’a lui-même dit: « Si j’avais su qu’on pouvais acheter aussi facilement les hommes, je n’aurais pas acheté autant d’armes ». Le message qu’il leur transmet veut dire en clair ceci : « Ne vous fatiguez plus à vouloir prendre le pouvoir, laissez-le moi et je vous donnerai ce que vous voulez. La marmite est assez grande pour tous, mangeons ensemble ». Cette tactique consiste donc, à distribuer l’argent du peuple, aux ennemis du peuple. Les rebelles, en plus du pillage de la moitié du pays ont été conviés au "festin". La classe politique corrompue, y participe depuis longtemps, les défections et retournements de vestes se comptant par centaine. L’unique "dindon" de cette très vilaine farce s’avère être le peuple, trompé, manipulé, escroqué et volé comme jamais il ne l’avait été auparavant, par une classe politique sans foi ni loi, à l’existence parasitaire…

Les ivoiriens, dans leur quête d’un avenir meilleur, sont malheureusement tombés de Charybde en Scylla, en confiant le destin de leur nation au FPI. Gbagbo et sa clique, reproduisent la tradition politique de la plupart des pays africains, qui est celle de l’oppression d’une majorité par une minorité corrompue, qui s’accroche au pouvoir par tous les moyens possibles, jusqu'à ce qu’elle en soit violemment expulsée. Les incohérences, les contradictions et les reniements, caractérisent désormais cet homme au bout du rouleau, qui à force de manipulations et de mensonges grossiers et flagrants, a fini par s’emmêler les pédales et perdre la seule chose qui faisait sa force : le soutient du peuple. Pris à son propre jeu, il sortira par la petite porte de l’histoire, tel le maréchal Pétain, pour avoir voulu jouer au plus fin avec le peuple ivoirien. Comme le dit si bien le dicton : « A malin, malin et demi ». Je conclurais par un commentaire laissé par un visiteur du blog : «Non, il ne faut pas sauver l’opposant Gbagbo».

Charybde et Scylla personnifient les dangers de la navigation en mer. Leur légende a donné naissance à l’expression « tomber de Charybde en Scylla », qui signifie éviter un malheur pour en connaître un autre pire encore.

reniement nom commun - masculin (reniements)

1.

abandon ou rejet (de ses opinions ou de quelque chose à quoi on était attaché)
Synonyme: désaveu

·  le reniement de ses principes

contradiction nom commun - féminin (contradictions)

1.

manifestation d'un manque de logique interne
[Remarque d'usage: souvent au pluriel]

·  un tissu de contradictions

incohérence nom commun - féminin (incohérences)

1.

manque d'unité ou de logique

·  l'incohérence grammaticale d'une phrase

2.

idée, pensée ou propos manquant de logique et d'unité

·  un raisonnement plein d'incohérences

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Commentaires
D
Fichiers électorales vérolés, désarmement à gérer après les élections, profonde crise morale & économique, gabegie institutionnalisée, Merchandising de la foi, éducation en panne...Je plains le prochain Président, je plains la Côte d'Ivoire.<br /> <br /> La situation de la Côte d'Ivoire d'aujourd'hui ne serait elle pas plus explosive que celle d'avant le coup d'état de R. Guei?
S
Procédons par étapes. Franchement, qau'aurait fait Laurent Gbagbo contre la fraude de l'identité ivoirienne par les étrangers venus des pays voisins ou d'Afrique en général ? Tout le monde - Ivoiriens et institutions internationales - l'aurait accusé de mener une politique identitaire. <br /> Quand Bédié parlait d'ivoirité, tout le monde l'a accusé de tous les noms. Aujourd'hui Sarkozy parle d'identité nationale en France. C'est la même quête ; mais aucune institution étrangère ne l'accuse de mener une politique identitaire.<br /> Quand Laurent Gbagbo avait proposé de tout mettre à plat en obligeant chacun à se faire recenser dans sa zone ethnique (ou celle de ses parents ou de ses grands parents), personne ne l'a suivi. On l'a traité de faire de l'etnocentrisme. A l'époque de Jésus, c'était pourtant la solution qu'avaient trouvé l'envahisseur romain pour recenser les population d'Israël. Que ceux qui lui demandent de combattre cette fraude d'identité lui proposent une solution adéquate.<br /> Quand Laurent Gbagbo proposait de désarmer les rebelles avant toute élection nationale, qui a trouvé que c'était juste qu'il n'y ait pas deux armés dans le pays pendant une élection nationale ? Même les Ivoiriens ne l'ont pas suivi. Qui voulez-vous qui aille contrôler les élections dans le Nord ? <br /> Quant à moi, j'ai toujours dit, et je le redis ici, qu'aucune élection n'est possible sans une réunification du pays.<br /> Parlons ! Mais parlons point par point ! C'est la seule façon d'avancer. La Côte d'Ivoire est dans l'impasse. Il faut d'abord parler à ceux qui l'y ont mise. Ceux qui ont fait appel à l'étranger et aux institutions étrangères pour pour vouer toutes les propositions ou actions loyalistes à l'échec.<br /> Quand on dit que trop d'Africains sont des fraudeurs et des falsificateurs d'identité en Europe et en Afrique, tous les Noirs se lèvent pour défendre les Africains. Que peut faire Gbagbo dans tout cela ? Le Nord de la Côte d'Ivoire était un vrai désert dans les années 60. Aujourd'hui, la population issue du Nord dit être majoritaire dans le pays ; et malheur à celui qui osera dire le contraire. On ne trouvera personne sur la scène politique ivoirienne ou sur la scène internationale pour le défendre. <br /> Proposez une solution à Gbagbo. <br /> Moi, j'aurais proposé à Gbagbo de remettre le pouvoir ivoirien entre les mains de l'Onu pour organiser honnêtement les élections dans le pays. Mais je sais que l'Onu n'a jamais été capable de solutionner le conflit dans un pays. Aucun exemple positif n'existe à son actif (lire mon article "Cette main tendue qui fait de l'ombre"). Même quand on a remis le Kosovo entre les mains de l'ONU pour le diriger, l'Onu, grand donneur de leçon, a échoué dans la gestion de ce pays !<br /> Brûlons Gbagbo, mais évitons de l'accuser de nos propres bêtises.
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