« On nous a trop volés ! » Cette phrase, est le titre d’un article engagé d’Houphouët contre la colonisation, parut le 22 décembre 1932, dans un éditorial socialiste publié en Côte d’ivoire, le « Trait d’union ». Allergique à toutes les formes d’injustices, il combattra le système colonial jusqu’au jour où, retournant sa veste, il en devint le plus farouche collaborateur, au grand dam et au désespoir de ses partisans de la première heure. Qu’a t-il pu bien se passer, quels arguments, quelles propositions non négociables les colons ont-ils pu lui faire, pour le voir renoncer ainsi à son engagement pour la liberté ?

Houphouët, n’a jamais vraiment donné les causes profondes, qui l’amenèrent à passer du combat anticolonial à la franche collaboration, lui, qui avait résisté aux sanctions, aux brimades et à de multiples tentatives d’assassinats ? S’était-il fait piéger par les colons ? Si oui, de quelle manière ? Selon certaine source, il n’aurait pas résisté aux charmes d’une jeune fille blanche, qui s’était avérée par la suite être mineure. Son appétit insatiable pour les femmes, était son principal talon d’Achille. Menacé de prison pour viol, il céda aux pressions de l’administration coloniale, qui échangèrent ainsi sa reddition, contre sa relaxe et sa collaboration.

Il est toutefois difficile, d’établir la véracité historique, de cette étape cruciale de la vie politique d’Houphouët, en l’absence de tout document et de tout témoignage crédible. Il eut donc plusieurs Houphouët : Celui de la lutte anticoloniale dans un premier temps, et ensuite ceux de la collaboration coloniale puis Françafricaine.