Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
XADA POLITICUS
XADA POLITICUS
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
6 août 2010

Nègreries

Yayi_Boni_2Le scandale financier, qui défraie la chronique en ce moment au Bénin, d’une extrême aberration, porte sur plus de cent milliards de francs CFA. Il frappe essentiellement les couches les plus défavorisées de la société béninoise. Cette escroquerie à la Madoff, dont le principe consistait à payer des taux d’intérêts faramineux – de 150 à 200%- aux épargnants, avec les dépôts des suivants, ne reposait sur aucune logique économique. Le plus extraordinaire, tient au fait qu’une aussi grossière arnaque, ait pu se dérouler pendant plusieurs années, sous le regard complice et protecteur des autorités béninoises.

Au vu des témoignages et des enquêtes, l’implication des plus hautes sphères de l’état béninois ne fait plus l’objet d’aucun doute. Le président Boni Yayi, ne pouvait pas, ne pas être informé de l’existence de cette vaste escroquerie, qui s’est déroulé au su et au vu de tous, pendant plusieurs années. Le battage médiatique, orchestré par la société ICC-services, sur les antennes de télévision et dans les journaux, ne pouvait pas passer inaperçu. Pour calmer la colère, légitime, des béninois, le président Yayi a fait sauter quelques fusibles en mettant sous les verrous, son ministre de l’intérieur et le procureur, en vain. Car les parlementaires béninois, réclament aujourd’hui sa comparution devant la haute cour de justice, seule institution habilitée à juger un président en exercice. 

Yayi Boni, ex président de la B.O.A.D, banque ouest-africaine de développement, institution financière à la tête de laquelle il effectua un travail remarquable, s’est laissé gagner par l’effet corrupteur du pouvoir. Nous n’en sommes nullement surpris, vu les fréquentations ces dernières années de l’ex banquier. En tant que chef d’état, il est membre bien malgré lui, du club très select des chefs d’états africains, composé de putschistes, de pillards, d’assassins, d’escrocs et de démagogues de tout poil, qui ont vite fait de déteindre sur lui. En tant qu’ex banquier, Yayi Boni n’ignorait pas que les taux d’intérêts pratiqués par la société ICC-services, ne reposaient sur aucune logique économique. L’escroquerie, était donc flagrante et criarde pour un financier de son envergure. Aucune institution financière sérieuse, dans ce monde, ne peut se permettre de pratiquer pareils taux.

Seule la corruption peut expliquer ce scandale financier, pratiquement identique à d’autres, qui se sont déroulés en Côte d’ivoire, avec la bénédiction des plus hautes autorités ivoiriennes. La différence entre ces deux situations, béninoise et ivoiriennes tient à la culture de l’impunité qui caractérise la Côted’ivoire. Au Bénin, un ministre de l’intérieur – n’est pas Tagro qui veut- croupit actuellement en prison. De même, le procureur – pas Tchimou- s’y trouve aussi. Ces faits, extrêmement rare en Afrique, et jamais vu dans la république bananière ivoirienne, méritent d’être hautement salué.

Ce n’est pas un Gbagbo Laurent, totalement indifférent au sort du peuple ivoirien, qui agirait ainsi. Et Ce n’est pas la mise aux oubliettes, tactique, des boucs émissaires de la filière café-cacao, qui y changera quelque chose. Les ivoiriens, peuvent se faire escroquer, voler et même massacrer par centaines par la racaille politique, que cela ne l’émouvra guère. Il l’a lui-même dit : «Mille morts à gauche, mille morts à droite, moi, j'avance.»

Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité