La célérité, avec laquelle la culpabilité de Tagro a été levée par le procureur Tchimou, est sidérante. De la poudre aux yeux. Rien que de la poudre aux yeux des ivoiriens, quand on sait que les "larrons de la filière café-cacao", croupissent en prison depuis deux ans déjà. Les ivoiriens, réalisent les limites de cette pseudo opération mains propres, mené par Gbagbo, où il y a les "sacrifiables" d’un côté et les intouchables, tels que Tagro, de l’autre. Gbagbo à travers Tchimou – la voix de son maître- a blanchit Tagro. Connaissant son dangereux penchant pour l’impunité, les ivoiriens n’en sont nullement surpris.

L’homme, qui prétendait refonder la Côte d’ivoire, n’a jusqu'à présent réussi, que la refondation des comptes bancaires de sa clique. Arrivés pauvres au pouvoir, ils sont aujourd’hui devenus tous riches et arrogants, selon les propres mots de Gbagbo lui-même. Quelle est donc cette malédiction, qui frappe les dirigeants africains ? Auraient-ils une extrême sensibilité, à l’effet corrupteur du pouvoir ? L’ex président guinéen, Feu Lassana Conté, avait bien naïvement déclaré, dans les premiers jours de son ascension au pouvoir en 1984 : « Nous somme arrivés au pouvoir pauvres, si demain, nous devenons riches, c’est que nous avons volé. » Et ils volèrent…