J’espère que tu te porte beaucoup mieux, après ce "vicieux palu". J’ose espérer que le lapsus du journaliste de jeune Afrique n’en restera pas un. Tu as du mérite pour tout ce que tu as fait et continu de faire pour le pays. Les ivoiriens t’on adopté, et tu as pu t’en rendre compte pendant ces dix jours de braises. Après cette épreuve, non que dis-je, ce bizutage, qui est en fait une initiation pour les vaillants combattants de la liberté et de la dignité de l’homme, tu as prouvé encore une fois, que tu étais un homme de conviction inébranlable. Reste tel que tu es, reste toujours toi-même, car c’est ainsi que nous t’aimons. De cette épreuve, tu tireras désormais, la légitime fierté de ceux qui ont fait de si grands sacrifices, sur l’autel de la liberté et de la dignité humaine.

Je discutais il n’y a pas très longtemps avec un ami, qui s’extasiait devant l’aura exceptionnelle et la notoriété mondiale de Nelson Mandela, plus grande encore que celle d’Houphouët. Je lui ai alors dis ceci : « Mandela a passé vingt sept ans en prison. Même quand les blancs proposèrent de le libérer en échange de son renoncement à la lutte pour les droits des noirs, il refusa. Affirmant qu’il ne sortirait de prison, tant que l’apartheid demeurerait dans son pays. Il avait même fait lire une lettre par une de ses petites filles, dans laquelle il refusait toujours les propositions de libération faites par les racistes sud-africains. » J’ai ensuite conclus en lui disant ceci : « Tu crois que Houphouët aurais accepté d’aller en prison ? D’y rester vingt sept ans ? Je ne le crois pas ! Mandela c’est Mandela. Houphouët, c’est Houphouët ! La différence est là.» 

La pugnacité et la force de conviction exceptionnelle de Mandela, est ce qui manqua le plus à Houphouët, qui devint en définitive, le suppôt du système qu’il avait combattu. Les accusations de trahison, proférées à son égard par les panafricanistes, le firent beaucoup souffrir. Il en est de même pour le président Gbagbo, qu’on voit lentement, mais surement, dévier de ses convictions fondamentales. Si Madiba avait cédé aux avances des racistes sud-africains, il n’aurait pas connu le destin exceptionnel qui est actuellement le sien.

Bon retour parmis nous...