« Il y a beaucoup de gens qui circulaient dans les casernes, la nuit, en disant : « faites ceci ou cela ». Les Officiers sont là : si moi, je tombe, ils tombent aussi. Il y en a qui croient qu’un coup d`État est facile ! C’est comme un édifice qui a plusieurs poteaux. Si tu le fais tomber, tes poteaux tomberont aussi.»

Cet extrait, du discours de Gbagbo prononcé à l’occasion des festivités du cinquantenaire de l’indépendance, nous apprend au moins une chose. Gbagbo, enfin conscient du discrédit qui le frappe, lui et son parti, s’appui désormais sur l’armée pour conserver le pouvoir. Car le peuple, trompé, manipulé, escroqué et volé comme jamais il ne l’avait été auparavant, ne versera plus ses larmes, ni son sang pour le maintien de cet invétéré démagogue au pouvoir. La menace, car c’est une véritable menace qu’il a clairement adressé aux officiers, veut dire en clair ceci : « Si vous me tuez, mes hommes vous tuerons, si vous me destituez, ils vous destitueront aussi.» Ces propos, d’une extrême gravité, tenus par un chef d’état sont édifiants : Gbagbo ne reculera devant rien, pour conserver le pouvoir, coûte que coûte et vaille que vaille. Il a seulement oublié de penser à ses enfants et aux membres de sa famille, qui tomberont eux aussi…

« Notre souci, conformément à notre serment, demeure de préserver la vie de nos concitoyens et garder intact le territoire de la Côte d’Ivoire de 322 462 km2 que nous ont légués nos prédécesseurs. »

Encore un mensonge dans son discours ! Les ivoiriens n’ont pas encore oublié cette fameuse phrase qui reflétait le fond de sa pensée, prononcée pendant que ses compatriotes se faisaient massacrer par milliers par les rebelles du sanguinaire Blaise Compaoré, à cause justement de son incapacité à sécuriser le pays : «Mille morts à gauche, mille morts à droite, moi, j'avance.» Il démontre ainsi, le peu d’intérêt qu’il porte à la vie de ses compatriotes. Aujourd’hui, la misère a remplacée les balles des kalachnikovs. Elle tue en silence, et aussi efficacement que ces dernières. Il suffit d’une visite dans les hôpitaux pourris du pays pour s’en convaincre. L’argent du peuple, est dilapidé dans des dépenses somptuaires de prestiges, inutiles à l’intérêt général, pendant que les hôpitaux manquent cruellement d’ambulances et de médicaments.

« La construction d’un Etat démocratique, protecteur des libertés individuelles et collectives et respectueux des Droits de l’Homme, n’est certes pas chose aisée. Mais nous y sommes engagés. Nous pouvons, en effet, nous réjouir de l’existence et du maintien de nos institutions clés : Présidence de la République, Assemblée nationale, Conseil constitutionnel, Conseil économique et social. A ces institutions, nous en avons ajouté d’autres, nouvelles et autonomes de promotion du pluralisme politique, de la démocratie et des Droits de l’Homme : Conseil national de la Communication audiovisuelle, Conseil national de la presse, Commission nationale des Droits de l’Homme. »

« Les circonstances actuelles et les contraintes de la période d’après 2002 ont certes limité notre capacité d’agir, mais elles n’ont, en aucune façon, entamé l’idéal de justice sociale et de prospérité qui a fondé mon entrée en politique. C’est pourquoi je vous invite à demeurer confiants, parce que nous avons fait le choix du courage, de la persévérance et de l’espérance. Nous nous devons de continuer à faire progresser le niveau de vie de nos concitoyens. »

« Depuis que je suis entré en politique, je prône les valeurs de liberté, de justice sociale et d’indépendance économique véritable et je ne m’y déroberai pas. »

Dans la suite de son discours, cet indécrottable menteur, se ment à lui-même, lorsqu’il prétend être engagé dans la construction d’un état démocratique, protecteur des libertés individuelles et collectives et respectueux des Droits de l’Homme. Les procureurs Tchimou Raymond et Daleba Rouba, ces sadiques individus, corrompus jusqu’à la moelle, piétinent les libertés publics, et les droits les plus élémentaires des citoyens, sans que cela ne l’émeuve. Gbagbo, hypocrite, se fout royalement des ivoiriens, car il fait exactement tout le contraire de ce qu’il dit. Il pratique le népotisme en plaçant ses proches, dans les conseils d’administrations des entreprises d’états. Il les nomme à des postes dans les ambassades à l’étranger.

Son entourage pille les caisses publiques, et vole l’argent des pauvres paysans. Et il ose parler de justice sociale ? De liberté ? Où se trouve donc son engagement pour la justice sociale et le respect des libertés individuelles, dans son action politique depuis son arrivée au pouvoir ? Son fond de commerce, qu’est la lutte contre le néo-colonialisme, a remplacée son programme politique. Il semble ignorer que la manipulation, et le mensonge ont aussi leur limite. Devant son échec, Gbagbo, s’il aimait vraiment son pays, démissionnerait et remettrait le pouvoir à l’armée, qui se chargerait, elle, de la libération du pays et de l’organisation d’élections démocratiques. Les véritables patriotes, ceux qui aiment réellement leur pays et non pas uniquement ses richesses, y sont légions. Où se cache donc notre Jerry J. Rawlins ? Celui qui redonnera fierté et espoir aux ivoiriens