Cher nanan,

tes enfants souffrent le martyr en ce moment. L’étranger que tu as envoyé à la maison, faire le ménage dans les affaires familiales, a tout saccagé avec l’aide de ceux qui, fuyant la pauvreté et la misère chez eux, ont frappé à la porte et obtenu de ta part hospitalité, gîte et couvert. Depuis ton décès, il fait ce qu’il veut. Il ne respecte plus rien, ni personne. Même ta nounou Dominique, est de son côté et lui donne de mauvais conseils.

Il est passé partout en Europe et en Afrique, répandre toutes sortes de méchancetés et de mensonges sur ton pays et tes enfants. Il les a humilié, en les faisant maltraiter et enfermer au camp militaire d’Akouédo, dans des cellules crasseuses pendant

la Noël

Après cela, le mossi et tes étrangers se sont fâchés, ils sont devenus encore plus violents. Ils nous ont attaqués en 2001 et 2002. Ils ont violé tes filles, tué tes enfants par milliers, égorgé d’autres comme des moutons pour leurs sacrifices. Ils ont pillé la maison, volé l’or et les diamants. Ils ont enlevé les portes, les fenêtres, les sanitaires et ont même réussi à enlever le carrelage. Ils ont volé le bois dans les forêts et le cacao dans les plantations pour l’envoyer, chez eux, en Haute Volta. L’étranger veut absolument, depuis ton décès, diriger la maison alors qu’il n’est mentionné nulle part dans ton testament.

Tu nous avais pourtant promis, qu’il serait seulement de passage et qu’il s’en irait après avoir fait le ménage. Il prétend aujourd’hui être un membre de la famille, alors que tu nous l’as toujours présenté comme un employé étranger, venu seulement t’aider à mettre un peu d’ordre dans les affaires de la famille.

Plus grave et plus honteux, Henri et d’autres sont aujourd’hui avec lui. C’est eux qui le soutiennent maintenant, après tout le mal qu’il nous a fait à tous. Ils disent que Laurent ne doit pas diriger la maison parce qu’ils sont jaloux de lui, alors que c’est un membre de la famille. Malgré tout cela, quant ils sont fauchés, il leur donne de l’argent pour les aider. C’est pourtant lui, qui avait réussi à chasser le mossi quand il les avait tous humiliés. S’il n’avait pas été là, ils seraient tous devenus ses boys aujourd’hui.

Vraiment, on ne veut plus du mossi ! Il a monté tous les autres étrangers contre nous. On ne peut même plus respirer dans notre propre maison. C’est le désordre et la saleté. Quand tu viendras, tu ne reconnaîtras même plus ta propre maison. Tes étrangers ont tout saccagé. Tu as tellement voulu faire du bien aux enfants des voisins qui n’avaient rien à manger chez eux, que tu as fini par oublier tes propres enfants. Nanan, on est fatigués ! C’est toi qui as amené le mossi à la maison. On ne sait pas où tu es allé le chercher. Tout ce qu’on veut, c’est que tu viennes le reprendre et que tu l’emmènes loin, très loin d’ici.

Quant à ses complices, les autres étrangers à qui tu as donné l’hospitalité alors qu’ils mourraient de faim, s’ils ne peuvent respecter les règles de la maison et vivre en paix avec nous, qu’ils retournent chez eux, chez leurs parents. Quant on ne peut plus vivre ensemble, on se sépare, purement et simplement…

                                                                                   Affectueusement tes enfants