Et on a été victime de notre grande naïveté
Interview sans faux-fuyants de Mamadou Koulibaly, président de l’assemblée nationale sur les ondes de RFI. Morceaux choisis.
RFI : L’échec du FPI, est-ce que ce n’est pas aussi l’échec d’une expérience socialiste en Afrique de l’Ouest ?
M. K. : Est-ce qu’elle était vraiment socialiste ? Est-ce que nous avons vraiment appliqué notre programme de gouvernement ou est-ce que nous avons fait autre chose ? Je me pose des questions.
RFI : Le rôle de l’armée française dans la chute de Laurent Gbagbo, ça vous choque ?
M. K. : Non, c’était dans la logique des choses. A partir du moment où nous avions signé l’accord politique de Ouagadougou, il était évident que les choses allaient se terminer de cette façon-là.
RFI : Donc, vous ne dites pas comme certains partisans de Laurent Gbagbo qu’on assiste à une recolonisation de la Côte d’Ivoire ?
M. K. : Non, on assiste à une remise en ordre de la Côte d’Ivoire là où nous, FPI, avons été incapables. On aurait eu notre gouvernement à nous, on aurait peut-être mieux géré la situation, il n’y aurait pas eu de rébellion et on n’en serait pas là aujourd’hui. Mais dans le gouvernement mélangé, on a pensé que tout baignait dans l’huile.Or, l’adversaire nous attendait au tournant.Et on a été victime de notre grande naïveté.