Accords politiques de Ouagadougou et Attrape-nigauds
Comme le souligne si bien le rapport des experts de l’ONU rapporté par Rafik Houra dans son article ci-dessous, les rebelles sanguinaires plutôt que de procéder au désarment, comme l’exigeait « l’accord de Ouaga », se réarmaient avec l’aide du sanguinaire Blaise Compaoré. L’entrée massive, en provenance du Burkina-Faso, d’armes de guerre en zone rebelle était bien connue de tous et de Gbagbo lui-même. Sur quoi a t-il bien pu compter pour s’engager, malgré la mauvaise foi manifeste de Blaise Compaoré et ses mercenaires, dans ce processus électoral qui avait tout l’air d’un guet-apens ? Sa naïveté n’avait-elle donc aucunes limites ?
Après sept mois de blocage, le comité des sanctions l’a transmis le 20 avril au conseil de sécurité. Ce dernier l’a publié une semaine plus tard, à la veille d’une nouvelle résolution qui reconduit pour un an l’embargo sur les armes et diamants. Pourquoi avoir attendu sept mois pour publier ce rapport ?
Les experts y mettent l’accent sur le réarmement des rebelles, leur refus des inspections des lieux susceptibles d’abriter des armes, leurs équipements militaires récents et le rôle du Burkina dans l’acheminement des armes et des munitions1. Les détails rapportés permettent d’affirmer que l’économie de guerre mise en place par les chefs de la rébellion génère des recettes – non reversées au budget des Forces nouvelles – de l’ordre de cent millions de dollars.
Trois com’zones sont particulièrement épinglés : Ouattara Issiaka (alias Wattao) à Séguéla, Losseni Fofana (alias Loss) à Man et Martin Fofié Kouakou à Korhogo. Le groupe d’experts suggère d’élargir les sanctions déjà prises contre Fofié à Wattao et Loss. Bref, le rapport montre que, loin de préparer leurs troupes au désarmement et à la réinsertion préalablement aux élections, comme l’exigeait le quatrième accord de Ouagadougou, les hommes de Guillaume Soro préparaient la reprise du conflit armé qu’ils avaient déclenché en 20021.
Source : www.survie-france.org
1-Le réarmement des rebelles par Blaise Compaoré avant le processus électoral était bien connu de tous. Nul n’ignorait que ce criminel sanguinaire, juge et partie dans le règlement de la crise, agissait dans l’intérêt de ses acolytes et de ses maîtres occidentaux. Gbagbo, naïvement, s’est laissé piégé en accordant sa confiance au plus grand criminel de l’Afrique de l’ouest, le même qui n’hésita pas à massacrer traîtreusement son « frère », le digne fils de l’Afrique feu Isidore Noël Thomas Sankara sur ordre des terroristes occidentaux.
2- Le refus des rebelles à désarmer annonçait la reprise des hostilités en cas de victoire du président Gbagbo à l’élection présidentielle, comme nous le craignions.