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XADA POLITICUS
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17 janvier 2009

Au top

Daleba_DiscoursAu top cette semaine, Rouba Daleba, procureur près du tribunal de première instance de Yopougon pour son magistral discours anti-corruption -A télécharger ici- à l'émission "Entre nous" de la belle Annie Tchelley. En effet, la justice ivoirienne est pourrie, à l'image de la société ivoirienne tout entière, comme nous l'avions dénoncé dans notre précédent billet "Justice Bananière". La moralisation de la vie publique comme le souhaite le procureur qui a cité le sage chinois -le poisson pourri toujours par la tête- doit commencer par la justice elle-même, car c'est elle qui est chargée de traquer, juger et punir les vautours qui s'attellent chaque jour que Dieu fait, à piller notre pays. "La loi, c'est la force déguisée", mais que peut-elle face aux pillards, si ceux qui sont chargés de son application, cèdent devant quelques billets de banques ?

Comme l'a si bien dit le procureur : « on ne peut pas nommer quelqu'un à un poste de responsabilité et ne pas le contrôler et laisser les gens faire tout ce qu'ils veulent sous prétexte que c'est la guerre ». Le procureur qui semble manifestement animé de bonne volonté a cependant omis d'ajouter que rien ne peut se faire sans une réelle volonté politique.

Constat extraordinaire, en Côte d'ivoire, vous ne trouverez jamais de hauts fonctionnaires, aussi très peu de fonctionnaires et encore moins de magistrats, ni de ministres en prison ou poursuivis par la justice. Comme si ce pays avait l'administration la plus sérieuse et la plus honnête du monde. Cela est en fait le signe distinctif des "républiques bananières", où la loi ne s'applique qu'au petit peuple, ceux qui volent quelques poulets par-ci par là, pendant que les vautours, qui volent des milliards et détruisent le pays, dorment tranquille sûr de leur impunité.

Aux états unis, vous trouverez des juges, des gouverneurs, de très hauts fonctionnaires en prison ou faisant l'objet de poursuites judiciaires, tombés pour avoir violés les lois de leurs pays. Il faut reconnaître que le procureur Daleba nourrit un beau rêve pour la nation, mais que peut-il tout seul, au milieu des vautours et des rapaces, qui pullulent même au sein de l'institution dont il est l'un des acteurs importants.

Après l'épisode "Avocats versus Tchimou", nous l'invitons cependant à faire preuve de prudence et de discernement, quand des personnes mal intentionnées se précipitent dans son bureau, pour obtenir l'arrestation de leurs adversaires ou concurrents, sous de faux prétextes. Comme faire arrêter une personne et ensuite s'excuser parce qu'on n'aurait pas été bien informé, donc induit en erreur par le plaignant, est indigne d'un haut fonctionnaire de son rang. Dans sa tâche quotidienne, qu'il se rappelle ce verset d'Esaïe 10 : « Malheur à ceux qui prononcent des ordonnances iniques et aux magistrats qui transcrivent des arrêts injustes, pour refuser justice aux pauvres et ravir leur droit aux malheureux de mon peuple ».

Ce qu’il doit savoir, c’est que ce sont ces mêmes individus qui s’attèlent ensuite à répandre des rumeurs malfaisantes à son sujet, affirmant qu’ils ont pu obtenir l’arrestation de tel ou tel avec quelques billets de banques et qu’il prendrait un malin plaisir à humilier son prochain. A part les dangereux criminels qui ont tout intérêt à s’évanouir dans la nature, il doit prendre la peine d’entendre les citoyens, avant de prendre des décisions à la légère qui ne font rien de plus qu’augmenter le nombre de ses ennemies. Personne, parmi les dignitaires du  PDCI, qui ont bénéficiés de séjours gratuits en 1999 dans les geôles du camp d’Akouédo, n’auraient imaginés du temps de leur splendeur, vivre pareille mésaventure… Tout être sensé frémis à ce vers de Ménandre : « Tant qu’il est en vie, qui peut dire : ceci ne m’arrivera pas ».

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