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XADA POLITICUS
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27 mars 2012

De Vilnius à Abobo : comment on abat les régimes

 

par Giulietto Chiesa

(….)Les Lituaniens voulaient l’indépendance, et avaient le droit de la demander. Il existait un authentique mouvement populaire qui se battait pour cela. Cela fut suffisant, et tout se conclut par la défaite de l’Empire du Mal. Il y eut une vingtaine de morts à Vilnius, lorsque les troupes russes et le KGB occupèrent la tour de la télévision. L’accusation retomba sur Gorbatchev, sur les Russes, les méchants pour le coup, pointés du doigt pour avoir tiré de sang-froid sur la foule. Cet épisode est devenu l’événement fondateur de la République indépendante de Lituanie, aujourd’hui un des 27 pays de l’Union européenne. Mais nous savons maintenant que toute cette histoire a été écrite par d’autres mains, et pas par celles du « peuple lituanien ». C’est AudriusButkevicius qui la raconte, lui qui fut ensuite le ministre de la Défense de cette république et qui, le 15 janvier 1991, a organisé la fusillade. Ce fut une opération des services secrets, planifiée, de sang-froid, avec pour but de faire se soulever la population contre les occupants. Je demande au lecteur de prendre le temps de lire la citation extraite de l’interview faite en mai/juin 2000 parue dans la revue "Ozbor", et republiée récemment dans le journal lituanien “Pensioner”. Cela en vaut la peine, car on y fait une précieuse découverte, qui nous aidera à comprendre plusieurs choses contenues dans le livre qui nous intéresse aujourd’hui.

« Il m’est impossible de justifier de mes actions devant les familles de victimes – raconte Butkevicius, qui a alors 31 ans –, mais je peux le faire devant l’Histoire. Car ces morts infligèrent deux coups extrêmement violents contre deux des bastions les plus importants du pouvoir soviétique, l’armée et le KGB. C’est comme cela que nous les avons discrédités. Je le dis clairement : oui, c’est bien moi qui ai planifié tout ce qui s’est passé. J’avais préparé cela depuis longtemps avec l’Institut Einstein, en collaboration avec le Professeur Gene Sharp qui s’occupait alors de ce que l’on appelait la "défense civile". En d’autres termes, il se chargeait de la guerre psychologique. Oui, j’ai projeté la manière de mettre en difficulté les troupes russes, de les amener à une situation tellement insoutenable que tout officier russe serait obligé d’avoir honte. Ce fut une guerre psychologique. Dans ce conflit, nous n’aurions jamais pu gagner par l’usage de la force. C’était très clair dans nos esprits. C’est pour cela que j’ai fait en sorte de déplacer la bataille sur un autre plan, celui de la confrontation psychologique. Et j’ai gagné. »

Ils tirèrent depuis les toits voisins, avec des fusils de chasse, sur la foule désarmée. Comme ils ont fait en Libye, comme ils ont fait en Égypte, et comme ils le font en Syrie. (….)

L’intégralité ici

 

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