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XADA POLITICUS
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29 novembre 2012

Terrorisme Français

Terrorisme Français

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Les  évènements de 2004 livrent lentement, mais surement, leurs secrets.  Le criminel de guerre, Jacques Chirac, n’hésita à sacrifier la vie de neuf soldats français pour protéger les rebelles ex MPCI et FAFN, auxiliaires de l’armée française en Côte d’Ivoire, qui étaient en passe d’être chassés par  les bombardements de l’armée régulière de la république de Côte d’Ivoire. Est-ce que les dirigeants français présenteront leurs excuses à Gbagbo pour toutes les accusations mensongères dont il fut l’objet ? Assurément non ! Nous sommes par ailleurs amusé par le buzz créé autour de l’affaire Mahé –jeune patriote ivoirien tué par des soldats français-, alors que les images vidéos du massacre de dizaines d’ivoiriens –dont des femmes et des enfants-en 2004 sur l’esplanade de l’hôtel Ivoire montrent clairement des soldats français ouvrant le feu avec des armes de guerre sur des manifestants pacifiques. La vie de Firmin Mahé auraient-elle plus d’importance que celle de dizaines d’ivoiriens, froidement exécutés, par cette armée criminelle française ? De qui se moque-t-on ?

Pourquoi des soldats français portent plainte contre Alliot-Marie

Slate Afrique a pu se procurer la plainte contre l'ex-ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie pour «faux témoignage sous serment» et «complicité d’assassinat». Elle vient d’être déposée par des soldats rescapés du bombardement de Bouaké en 2004.

 

Huit ans après, le bombardement, le 6 novembre 2004 à 13h20 du camp militaire français de Bouaké par deux soukhoï de l’armée ivoirienne, reste entouré de quelques énigmes, même si les faits sont désormais établis.  

Deux juges du Tribunal aux Armées de Paris ont enquêté pendant des années sur cette attaque qui avait neuf morts et une quarantaine de blessés dans les rangs français. Ils ont rassemblé une collection impressionnante de témoignages de soldats du rang, mais se sont souvent heurtés à l’omerta de la haute hiérarchie militaire et politique. Les deux juges ont fini par rendre leur tablier, l’une d’elles reprochant directement à Michèle Alliot-Marie, l'ancienne ministre de la Défense, son manque évident de collaboration.

L’an passé, le TAAP a été supprimé et l’affaire confiée au Tribunal de grande instance de Paris où elle a continué à avancer à petit pas. Mais pas assez vite pour des familles de victimes qui viennent de déposer plainte, avec leur avocat Me Jean Balan, devant la commission des requêtes de la Cour de justice de la République. Cette instance, après avoir évalué le sérieux de la plainte, devra saisir ensuite le procureur de la Cour de cassation qui engagera des poursuites devant une cour composée de trois membres de la Cour de cassation et de douze parlementaires (sept socialistes, quatre UMP et un centriste).

Pourquoi Alliot-Marie est-elle visée?

Elle était ministre de la Défense à l’époque des faits et est souvent montée au feu en s’exprimant publiquement pour minimiser le nombre de victimes ivoiriennes (une soixantaine au total lors de ces journées de novembre 2004), pour justifier la remise en liberté des mercenaires biélorusses, pour limoger en 2006 le général Poncet, patron de l’opération Licorne, qui évoquait alors l’hypothèse d’une «bavure manipulée» à Bouaké, et également pour multiplier les chausse-trappes dans l’enquête…

Elle s’est comportée en bon petit soldat, à la différence de Dominique de Villepin qui est resté prudemment dans l’ombre alors qu’il était depuis 2002, le principal metteur en scène de la crise ivoirienne comme ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac, poste qu’il venait de quitter en 2004 pour l’Intérieur, avant d’être nommé Premier ministre en 2005.

 

Que lui reproche t-on?

Le 7 mai 2010, Michèle Alliot-Marie a été entendue par la juge Florence Michon du Tribunal aux Armées de Paris. À l’issue d’une audition de plusieurs heures, la ministre a signé un procès verbal de 22 pages qui comporte plus de 1100 lignes dactylographiées, dont les trois quarts sont consacrées aux questions très précises de la juge. Ses réponses sont souvent laconiques:

«Je ne me souviens plus qui j’ai eu en ligne»…  «Je ne peux répondre car je n’en ai pas le souvenir»…  «Il faut poser la question à ceux qui étaient sur le terrain. Moi, j’étais dans mon bureau à Paris»… «Je n’en ai pas le souvenir» …

Et quand elle retrouve la mémoire, elle n’hésite pas à se contredire ou à livrer des contrevérités. Exemples.

L’épisode de la fuite des mercenaires biélorusses

Rappel des faits: après avoir bombardé le mess des officiers de la base française de Bouaké, les deux Soukhoï, pilotés par Youri Suchkine et Boris Smahine, des mercenaires biélorusses employés par le gouvernement ivoirien, comme la douzaine de techniciens de maintenance qui les accompagnent, atterrissent sur l’aéroport de Yamoussoukro, sous contrôle de la Force Licorne.

Depuis quatre jours et le début de l’offensive des troupes du président ivoirien Laurent Gbagbo, ils sont surveillés, photographiés et filmés 24 heures sur 24. Au lieu de les arrêter, on les laisse regagner Abidjan, où, pour calmer la colère des soldats de base, on les met finalement au frais pendant quatre jours sous la garde de membres des forces spéciales. Avant d’enfourner huit d’entre eux dans un minibus à destination de Lomé au Togo, où Robert Montoya, un ex-gendarme élyséen sous Mitterrand est chargé de les réceptionner. Mais François Boko, ministre de l’Intérieur togolais, les fait arrêter et pendant deux semaines, il propose à la France de lui remettre les mercenaires. En vain. En désespoir de cause, il les expulse.

Dans une question, la juge Michon fait remarquer à Michèle Alliot-Marie que les huit mercenaires biélorusses détenus au Togo, auraient pu alors être auditionnés par des magistrats ou enquêteurs venus de France, qui auraient pu ensuite demander leur extradition. Réponse de la ministre:

«On m’a indiqué qu’il n’y avait pas de base juridique puisque pas de mandat d’arrêt international. C’était un membre de mon cabinet qui m’a répondu».

Interrogé en 2012, le conseiller juridique en poste en 2004 au ministère de la Défense a déclaré sous serment que non seulement, il n’avait pas été consulté, mais que s’il l’avait été, il n’aurait certainement pas donné cette réponse. En réalité, tout a été fait pour que les mercenaires s’évanouissent dans la nature.

Pourquoi alors ne pas les avoir interceptés à leur descente d’avion? «Il s’agissait d’une zone de combats. On ne pouvait pas mettre la vie de nos soldats en danger, explique Alliot-Marie sans se démonter. Ce qui n’a pas empêché les militaires français d’effectuer une action bien plus dangereuse: la destruction à coups de hache des deux appareils.

Dans d’autres déclarations à la presse, la ministre a affirmé qu’il n’y avait parmi eux «ni pilote, ni militaire» et qu’il s’agissait «d’ouvriers de maintenance». Une affirmation contredite par plusieurs témoins, Boko, en premier lieu, qui a remis la photocopie des passeports des deux pilotes au conseiller technique français au Togo lequel les a transmises à son collègue attaché militaire. «Toutes ces informations ont été transmises à Paris », confirme ce dernier. «J’ai eu des instructions verbales, des directives précisément de ne rien faire», révèle le conseiller.

«Il aurait été intéressant de les interroger», a déclaré le général Poncet devant la juge. «Je n’avais pas envie de lâcher ces personnes. Moi je ne demandais pas mieux que de les mettre dans un avion pour les envoyer en France. J’ai obéi aux ordres».

Tout a été fait, dès les premières minutes qui ont suivi le bombardement, pour que la justice ne soit pas saisie. Les mandats d’arrêts contre Suchkine et Smahine n’ont été lancés que le 15 février 2006, soit quinze mois après les faits. Paris disposait pourtant d'un triple arsenal pour agir sur le champ. D'abord la loi Pelchat, datant du 14 avril 2003, qui réprime l'activité des mercenaires. Ensuite, l'article 65 du code de justice militaire prévoyant que sont justiciables du Tribunal aux Armées tous auteurs ou complices d'une infraction contre les forces armées françaises. Enfin, l'article 113-7 du code pénal indique que la loi pénale française est applicable à tout crime commis par un étranger hors du territoire de la République lorsque la victime est de nationalité française.

Pourquoi a-t-on visé le mess des officiers?

Rappel des faits: selon tous les témoins, l’attaque du camp français de Bouaké par les deux Soukhoïs ivoiriens a été totalement délibérée. Les deux pilotes ont parfaitement identifié l’objectif, le mess des officiers, qui était exceptionnellement fermé pour inventaire ce jour-là et aurait donc dû être vide. Il l’était, mais devant l’attitude manifestement agressive des avions lors de leur premier passage, plusieurs dizaines de soldats se sont mis à l’abri derrière le bâtiment. C’est là qu’ils ont été tués ou blessés.

Lors de son audition du 7 mai 2010, la juge Michon pose la question suivante à Alliot-Marie: «Un témoin affirme que l'attaque du camp français est le résultat d'une manoeuvre élyséenne, mise en place par la "cellule Afrique", et dans laquelle vous êtes directement impliquée, visant à faire "sauter" le président Gbagbo. Cette manoeuvre consistait à fournir à l'armée de l'air ivoirienne une fausse information sur l'objectif à bombarder (..) Le but poursuivi par l'Elysée était de faire commettre une erreur monumentale aux forces loyalistes, afin de déstabiliser le régime et de faire sauter le président Gbagbo, que les Français voulaient remplacer, peut-être par un général ivoirien réfugié à Paris (...), secrètement ramené en Côte d'Ivoire par Transall (NDLR: avion de transport), et se trouvant dans l'un des blindés du convoi qui s'est rendu jusqu'à la porte du palais». Réponse de la ministre : «Cela me paraît du pur délire».

Le général Poncet a évoqué l’hypothèse d’une «bavure manipulée». Pour l’heure, l’instruction n’a pas permis de déterminer qui avait ordonné la fermeture du mess, peu de temps avant le bombardement. 

La France a-t-elle voulu déposer Gbagbo?

Rappel des faits: le 7 novembre, le régiment bombardé la veille à Bouaké arrive peu avant minuit à Abidjan avec ses six cent hommes et sa colonne de soixante blindés. Selon les déclarations officielles, il a pour mission de prendre possession de l’hôtel Ivoire, situé à quelques centaines de mètres de la résidence de Gbagbo. Mais elle «rate» l’immeuble de 24 étages et va «se perdre» dans l’entrée présidentielle. Le face à face avec l’entourage du chef de l’État ivoirien dure deux heures avant que les militaires français ne décident de se replier vers l’Ivoire.

Cette version officielle est totalement démentie par le carnet de route du régiment de Bouaké. La colonne est bien arrivée vers 23h30 pour se diriger vers la résidence présidentielle, où elle a stationné jusqu’à 2h30 avant de mettre le cap vers son cantonnement, le Bima, situé près de l’aéroport d’Abidjan.

Vers 5 heures, elle a pris de nouveau le chemin de l’Ivoire où elle s’est installée. Son objectif originel était donc la résidence présidentielle. La présence aux côtés des militaires français du général Mathias Doué, chef d’état major de Gbagbo, est attestée par les comptes-rendus de l’armée, notamment à partir du 8 novembre. Surnommé «le chinois», Doué a été limogé de son poste par Gbabgo le 13 novembre.

La plainte de soldats devant la Cour de justice de la République comporte d’autres éléments troublants, rapportés par l’enquête de la justice française. On apprend ainsi que les aéronefs ivoiriens (Soukhoï et Mi 24) n’ont pas été détruits sur instruction de Jacques Chirac, mais ont commencé à être démolis à la hache 43 minutes après l’attaque meurtrière, sur un coup de colère, bien compréhensible, de militaires apprenant la mort de leurs camarades. Le bombardement de Bouaké est donc loin d’avoir livré tous ses secrets.

Alexandre François

Source : Slateafrique.com

 

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